Marc'houarn ou Mahouarn à la Vallée des Saints, Carnoët 2018 [Kef Landrevarzeg Maner Salles]
D'ar Sadorn pevar warn ugent a viz Du 2018,
Demat d'an holl,
Cet article présente les recherches faites sur Saint-Mahouarn patron de l'église paroissiale de Plomodiern.
Ces recherches font suite à l'élévation d'une statue dédiée à Saint-Mahouarn à la Vallée des Saints à Quenequillec en Carnoët (Côtes d'Armor).
Cette statue a été financée par les descendants des Bretons de Plomodiern et plus largement du Porzay partis en 1903 pour une filature implantée à Ourscamp dans l'Oise en Picardie.
Leur histoire est racontée dans l'article suivant: Filature d'Ourscamp, foyer Breton, partie 2
Esquisse, maquette et sculpture du sculpteur Goulven JAOUEN (La vallée des Saints à Quenequillec en Carnoët, 2018):
Lennit mat,
Trugarez vras
Youenn ar C'heveleg
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Plan de l'article:
1) Introduction
2) Loc-Mahouarn à Cast, Loc’h
3) Saint-Mahouarn au Juch, Landanet
4) Saint-Mahouarn à Plomodiern, bourg
5) Saint-Mahouarn à Plonevez-Porzay, Lesvren
6) Saint-Mahouarn à Plonevez-Porzay, Ste Anne La Palud
7) Saint-Mahouarn à Plouvorn
8) Marc’h et Marc
9) Mahouarn, prénom porté dans le Porzay
10) Mahouarn, nom d’homme chez les Celtes
11) Mahouarn dans la littérature moderne
12) Pour le guide de la Vallée des Saints à Carnoët
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1) Introduction
Mahouarn a des chapelles, fontaines et croix qui lui sont dédiées sur le pourtour du Porzay. Au nord au Loc’h en Cast, au plus près de Châteaulin, à l’ouest à Lesvren en Plonevez-Porzay et au sud-ouest à Landanet au Juch.
Il est saint patron de Plomodiern et probablement saint éponyme de Plouvorn en Léon.
De nos jours seule l’église paroissiale de Plomodiern lui est encore dédiée et son pardon fêté.
Les autres lieux de vénération sont soit tombés en désuétude soit renommés en Saint-Magloire ou en Saint-Hervé car Saint-Mahouarn s’avérait trop « obscur » ou « local » pour une église catholique et romaine à vocation universelle.
Ce processus d’inculturation est connu pour avoir effacé le culte de nombre de nos vieux saints par un zèle de mise en conformité « idéologique ».
Les traces sont fugaces car presque partout les vestiges ont été abandonnés, non entretenus, puis détruits. Les pierres furent ré-employées ou dispersées.
Pourtant le prénom de Mahouarn fut porté au moins sur deux siècles dans le Porzay surtout à Plomodiern jusqu’au milieu du 19ème siècle. Les registres de baptême et naissance, mariages, sépultures et décès en sont les témoins formels.
De nos jours et même à Plomodiern Saint-Mahouarn est pour tous assimilé à Saint-Hervé, bien que les fêtes ne coïncident nullement, le 17 septembre pour Hervé alors que le pardon de Plomodiern se fête le 21 septembre.
Mahouarn est un nom de guerrier « Marc’h-Houarn » ou cheval de fer, cheval caparaçonné de bardes d’acier.
D’ailleurs le mot Plomodiern vient de « magu-tigernos », paroisse du « grand chef ou roi ».
Mahouarn fut donc un grand chef, protecteur de son peuple ou clan, respecté puis vénéré.
En effet en 1831, le Loc’h en Cast était encore cité comme ermitage de Saint Mahouarn, dénommé Loc-Mahouarn.
Mahouarn fait donc partie de ces hommes qui dédaignèrent le pouvoir régalien pour une vie érémétique.
Son peuple éleva chapelles, fontaines et croix monumentales pour en perpétuer le culte.
La montagne sacrée du Menez-C’homm fait partie de la paroisse de Plomodiern. Le roi Marc’h y repose, la légende l’affirme.
Mahouarn n’est donc pas Hervé.
Mahouarn méritait bien qu’on lui dédiât une statue à La Vallée des Saints à Quenequillec en Carnoët.
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2) Loc-Mahouarn à Cast, Loc’h
Mahouarn a progressivement été supplanté par Magloire à partir du XVIIIème siècle.
Loc-Mahouarn a progressivement disparu au profit du toponyme Le Loc’h.
On peut cependant signaler que le lieu était encore appelé Loc’h-ihouarn dans les années 60 selon le témoignage du propriétaire actuel M. Jouan de Kervanoël.
A l’arrière du manoir du Loc’h, dans les bois, le minerai de fer est partout affleurant et donne une couleur rouge aux pierres des murets étagés des anciennes zones d’extraction.
Bulletin de la commission diocésaine d’architecture et d’archéologie, 1905:
Cette chapelle, que le rôle des décimes, en 1787, appelle Saint-Magloire, n’était anciennement connue que sous le vocable de Saint-Mahouarn ; nous en trouvons mention sur une fondation datant de 1657. Ce ne fut qu’au XVIIIè siècle que l’on commença à l’appeler indifféremment, dans les comptes : Saint-Mahouarn ou Saint-Magloire. Saint-Mahouarn est le patron de la paroisse de Plomodiern. Il est représenté en costume épiscopal, mais on ne sait rien de sa vie.
En 1831, M. Guizouarn, recteur de Cast, écrivait à l’Evêché : « la fabrique possède, sur le placître du Loc’h une vieille chapelle ruinée qui ne sera pas rebâtie pour trois raisons : elle est trop petite, elle est à une lieue du bourg, et elle est à un quart de lieue de Châteaulin, dont la jeunesse libertine s’y rend, le jour du pardon, et non pour édifier les bons paysans. C’est ce qui avait déterminé M. Quevarec, recteur (1805-1812), à la faire démolir : on a transporté à Cast, la charpente, les statues, les autels, une tour (Note : C’est sans doute le pinacle de cette tour qui se trouve dans l’enclos voisin du presbytère), il ne reste plus que les murs qu’on pourrait accorder à M. de Kervenoel, sur le terrain duquel la chapelle est bâtie. »
Nous avons relevé, sur les registres, les deux actes suivants, qui concernent cette chapelle :
Ce jour, 15è de Mai 1650, en l’église paroissiale de Cast a été une cloche faicte et dédiée pour la chapelle de Monsieur de Saint-Mahouarn, en la paroisse du dit Cast, baptisée par vénérable personne Missire Grégoire Blaise, prêtre de la dite paroisse, et nommée soulz et au nom de Monsieur Saint-Louis par vénérable et discret Missire Guillaume Le Glinec, recteur du dit Cast, et dame Louise de Moellien, dame douairière de Kerstrat, propriéterresse de Chef du Bois et autres lieux, présents les soussignants, à l’issue de la grand’messe, selon les formalités de notre mère Ste Eglise :
« Louise de Moelien ; Quoetsquiriou ; T. Le Louarn ; Blaise,
prêtre : G. Glivec ; Jouan ; H. Le Queffellec ; Guillerme. »
Ce jour, 29è Octobre 1673,
ont été faites les cérémonies requises et nécessaires par vénérable et discrete personne Missire René Cariou, curé de la paroisse de Cast, pour la bénédiction d’une cloche pour servir dans la chapelle de Monsieur St-Mahouarn du Loc, située en la dite paroisse.
Laquelle cloche a été bénite en l’église paroissiale de Cast et nommée Françoise-Corentine par discrete personne Missire Pierre Jule, recteur de la dite paroisse, et demoiselle Françoise Jouan, ses parrain et marraine, qui signent : P. Jule ; G. Mauguen, prêtre ; G. Crauzon, prêtre ; Françoise Jouan ; Marguerite Le Bihan ; R. Cariou, prêtre ».
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Loc-Mahouarn in « Revue Bretonne de botanique pure et appliquée, volume 3 . Brest, 1841
Voici ce qu’écrit Pol Potier de Courcy membre la société française pour la conservation des monuments historiques, Saint-Pol de Leon le 15 juin 1844:
« En quittant Châteaulin, dans la direction de Quimper, on gravissait avant l’ouverture de la nouvelle route, une montagne très élevée, prolongement des montagnes noires. C’est le chemin que je pris pour me rendre au bourg de Cast. A une demi-lieue de Châteaulin, je laissai sur la gauche le manoir de Loc-Mahouarn, sur l’emplacement duquel se trouvait autrefois l’ermitage et la chapelle de Saint-Mahouarn, saint inconnu aux hagiographes , et aujourd’hui patron de Ploumodiern. Prenant sur ma droite, je traversai un plateau inculte, terminé au nord-ouest par les trois cimes du Menehom. La montagne du Menehom, élevée de plus de mille pieds au-dessus du niveau de la mer, était un lieu célèbre du temps des Druides, et les nombreux monuments celtiques dont elle est encore couverte annoncent sont importance religieuse passée. La tradition veut que le nom de Menehom ou Menec’hom (montagne de l’auge) lui vienne d’une auge qu’on appelle en breton Com, en construction C’hom, et qui servait aux cérémonies druidiques ».
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Loc-Mahouarn in « Bretagne origines armorico-bretonnes de E. Halleguen, Tome II . Paris, 1872 »
Docteur Eugène Halleguen (né le 4 octobre 1813 à Châteaulin, thèse de doctorat soutenue à la Faculté de Médecine de Paris le 6 août 1836, décédé vers 1879, historien)
Vue aérienne du Loc’h en Cast :
La chapelle se situait sous la station de pompage du Loc’h, cette parcelle porte de nos jours le nom de « Park an illiz »
Source: Jean-Pierre Portier in Trésors du patrimoine dans le pays de Châteaulin et du Porzay, 2012
Au Loc’h, la fontaine et le lavoir Saint-Mahouarn (photos Jean-Pierre Portier)
Il y eut des processions jusqu’à cette fontaine dans laquelle se trouvait une statuette, jusque dans les années 1940/1950 (Témoignage rapporté par Jean-Pierre Portier).
Les vestiges de la chapelle dans le jardin du presbytère au bourg de Cast :
Redents de baie :
Statue décapitée de Mahouarn en costume épiscopal, de face et de profil :
Fût brisé de colonne polyèdrique (calvaire ?) :
Grand pinacle de la tour (ou clocher) :
Autre pinacle, plus petit peut-être issu des colonnes du porche :
Un christ enchassé sur le grand pinacle, fragments du calvaire ? :
Pierre tombale :
Mégalithe avec stigmates de gravures:
Autre pierre de taille :
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3) Saint-Mahouarn au Juch, Landanet
Témoignages rapportés par André Cloarec de Landanet:
Témoignage de M. l’Abbé François Philippe voisin de Landanet et qui m’a dit, en 1966, avoir joué enfant- vers 1900- dans les ruines de la chapelle Saint Mahouarn. C’était dans ses souvenirs une excavation ceinturée de murets.
Témoignage de Madame Marie Anne Kervarec née sur les terres de la ferme de Landanet. Elle aussi se souvient d’avoir joué dans les mêmes ruines vers 1900.
Histoire de la ferme Cloarec de Landanet : la pierre d’autel est devenue pierre d’angle de la maison de la ferme (1904) ; et Je vous l’avais dit, les comptes de fabrique de la trêve du Juch (qui ne sera paroisse qu’en 1844) mentionne une obole dans le tronc de Landanet ; 2 livres, 1760. La chapelle était donc encore en état à cette date.
Par ailleurs je pense que les pierres de la maison qu’occupe mon frère, belles pierres de taille en beau granit de Locronan, viendraient de la chapelle car toutes les autres pierres de construction sur la ferme étaient extraites in situ et n’ont pas la même qualité.
Linteau daté de 1904 sur la maison d’habitation :
Pierre gravée d’une croix sur la maison adjacente à la maison familiale :
Comptes de fabrique du Juch (source : archives départementales du Finistère, cote 88G4).
Article 4 de cette année 1761, obole dans le tronc de la chapelle Saint-Mahouarn :
Au premier plan lieu de la chapelle Saint-Mahouarn, à l’arrière-plan et juste à l’orée du bois, la fontaine Saint-Mahouarn :
L’emplacement de la chapelle porte encore les stigmates noirâtres d’un incendie.
Le toponyme « Landanet » proviendrait de lann (lande) et tanet (participe passé de tanañ ou brûlé). Source : Noms du territoire Juchois paru en 2017
Landanet, la fontaine de Saint-Mahouarn, la structure de pierres a disparu :
Source qui se jette dans le « stang de Kergouenec » qui à son tour rejoint le cours d’eau Le Nevet ou Ris qui finit sa course dans la Baie de Douarnenez à la plage du Ris
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4) Saint-Mahouarn à Plomodiern, bourg
Plomodiern a pour saint éponyme Modiern du brittonique « Magu-tigernos » ou « grand roi ou seigneur ».
Selon d’Arbois de Jubainville :
Source: Revue d'archéologie, Paris 1891. Chapitre: lessons faite au Collège de France en décembre 1890 par d'Arbois de Jubainville.
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Selon Bernard Tanguy, l’assimilation de Mahouarn à Hervé est sans doute abusive, car le pardon de Saint-Mahouarn à Plomodiern a lieu le 21 septembre alors que la Saint-Hervé est fixée au 17 juin.
Il rappelle également que Mahouarn est attesté pour désigner un nom d’homme en vieux Breton Marchoiarn ainsi que des noms de lieux : Knech Mahouarn et Menez Marchouarn attestés en 1432 et 1520 en Treouergat (Pays du Léon)
Monographie de Plomodiern écrite par l’abbé Jacques Thomas, 1966 :
Pour cet auteur Mahouarn est Hervé, car pour lui le préfixe « Ma » n’a guère d’importance et « houarn » ressemble à Houarné.
La démonstration il faut le dire n’est pas convaincante.
Fontaine de Saint-Mahouarn en Plomodiern:
Eglise paroissiale de Saint-Mahouarn en Plomodiern :
La banière de Saint-Mahouarn à Plomodiern :
Cantique de Saint-Mahouarn :
Ce cantique fut composé dans les années 80 par Charles BOUIN originaire de Crozon, curé de Locronan
Le Menez-C’homm où se trouve la tombe du roi Marc’h, la légende du Roi Marc’h :
« Autrefois, un roi très puissant dénommé Marc'h (« cheval » en breton) était un grand guerrier mais menait une vis dissolue. Quand il mourut, Dieu voulut le damner mais la Vierge Marie intercéda en sa faveur. Dieu consentit à ce qu'il ne soit point damné mais « son âme devra demeurer dans sa tombe jusqu'à ce que cette tombe soit assez haute pour que, depuis son sommet, le roi Marc'h puisse voir le clocher de ta chapelle ». Depuis le roi Marc'h patiente... jusqu'à ce que les passants aient déposé suffisamment de pierres sur sa tombe pour qu'il puisse, du sommet du tas, enfin voir le clocher de la chapelle et être sauvé »
Source: La mythologie celtique parue chez Jean Picollec, par Yann Brekilien. Paris 1981
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5) Saint-Mahouarn à Plonevez-Porzay, Lesvren
Mahouarn fut supplanté par Hervé dès avant le XVIème siècle; « curatorem capellae sanctii Herveii vulgô dicte sancti Maihouarn, cum eàdem facultate" 1518. Source: Bulletin archéologique du Finistère année 1894, tome XXI, page 209
Voici ce que dit l'abbé Pouchous dans sa monographie sur la chapelle saint Machouarn de Lesvren:
Roger Garrec mentionne à Lesvren, une chapelle dédiée à Saint-Mahouarn , une fontaine sacrée et une croix:
Vue aérienne légendée de Lesvren en Plonevez-Porzay:
Lesvren Izella :
Croix monumentale de Saint-Mahouarn du XVIIème siècle, située dans une pâture de Lesvren izella, vers le cours d’eau Le Lapic. Sur le fût un christ et une vierge à l’enfant.
Lesvren izella :
Sur la gauche à la croisée des chemins se trouvait la fontaine sacrée de Saint-Mahouarn. La fontaine a disparu suite à la captation de la source.
Lesvren huella, la fromagerie Le Gac:
Magnifiques bâtiments intégralement de pierres de taille
Entrée monumentale avec pilastres, du village de Lesvren :
Jardin potager clos de murs dont quelques pierres proviennent de la chapelle Saint-Mahouarn :
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6) Saint-Mahouarn à Plonevez-Porzay, Ste Anne La Palud
Groupe de Saint-Hervé, provenant de la chapelle Saint-Mahouarn de Lesvren suite à sa désaffection :
Vitrail de Saint-Mahouarn en la chapelle de Sainte-Anne La Palud :
Il est écrit Mahouarn « dit Hervé », et non pas Hervé « dit Mahouarn » ce qui atteste la substitution d’un saint vénéré localement par un saint reconnu par l’église catholique et romaine.
De même à l’entrée de cette chapelle une plaque explique que la Grande Déesse Celte Ana Mamm goz ar Vretoned mère des dieux, déesse de la mort, de la fécondité et de la renaissance, fut convertie vers l’an 500 en la mère de la vierge, dite Sainte-Anne .
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7) Saint-Mahouarn à Plouvorn
Bernard Tanguy n’associe pas Mahorn à Mahouarn, mais plutôt à Morn connu pour être associé aux préfixes usuels Coat, Ker, Stang ou Bot
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Revue de Bretagne et de Vendée, janvier-février 1911, tome XLV
Dans sa topologie des paroisses du Léon l'auteur, M. Jourdan de la Passardière, associe quant à lui Mahorn au Mahouarn de Cornouailles:
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8) Marc’h et Marc
Le Groupe de Landévennec désigne un ensemble de manuscrits enluminés des évangiles datés des IXe et Xe siècles et provenant du scriptorium de l'abbaye de Landévennec.
La principale caractéristique de ces évangéliaires est la représentation des quatre évangélistes sous une forme anthropozoomorphique, plus précisément zoocéphale : un animal ailé pour Saint-Mathieu, à tête de cheval pour Saint-Marc, de bœuf pour Saint-Luc et d’aigle pour Saint-Jean.
C’est explicitement le cas de l’évangéliaire de Boulogne-sur-Mer, manuscrit 8 daté de la seconde moitié du IXe siècle, de l’évangéliaire de New-York, manuscrit 115 daté des années 890-910.
Voici l’exemple de l’évangéliaire d’Oxford, manuscrit Auct. D. 2. 16 daté du début du Xe siècle :
Le cheval se dit « Marc’h » en Breton.
Nous avons parlé plus haut de la fontaine de Saint-Mahouarn au bourg de Plomodiern. La statue de droite est celle de Saint-Marc, l’évangéliste.
Cette statue révèle donc une fois de plus, que Mahouarn a bien rapport au cheval.
Il conviendrait donc mieux de l’écrire Marc’houarn.
Note : Mahalon, paroisse du pays du Cap (orthographiée « Machalon » en 1160) porte cette double ambiguïté :
- son église paroissiale est dédiée à Saint-Magloire (comme le fut celle du Loc’h en Cast).
- une ancienne statue de chêne représente Saint-Marc l’évangéliste. Avec celle de Saint-Magloire, elle encadre le maître-autel.
Il est cependant impossible de prouver, dans l’état actuel de nos connaissances, qu’il s’agit là encore du fruit du processus d’inculturation qui aurait fait disparaître Mahouarn au profit de Magloire et de Marc.
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9) Mahouarn, prénom porté dans le Porzay
8-1) Exemples issus des registres de baptême (source : archives départementales du Finistère, cote 3E 211 art 1):
8-2) Liste de actes de religiosité ou d’état-civil (source : base Récif du Cercle Généalogique du Finistère).
Personnes dénommées Mahouarn lors de 18 baptêmes, 11 mariages et 14 sépultures, de 1677 à 1849:
baptême - 06/02/1677 - Plomodiern (Langonstinjat)
LE BORGNE Mahoarn enfant de Jacquez et de Marguerite PERON Parrain : nicolas guillaume (de kergoff) Marraine : le croazec marguerite
baptême - 20/02/1677 - Plomodiern
LE BOHENNEC Mahoarn enfant de Jacques et de Marie KERHASCOET Parrain : l'auffret jean Marraine : le provost marguerite
baptême - 02/10/1721 - Plomodiern (Bourg)
LE GANNAT Mahouarn enfant de Guillaume et de Marie LE STIR Parrain : riou mathias Marraine : moysan marie
baptême - 16/12/1724 - Plomodiern (Bourg)
MOREAU Mahouarn enfant de Estienne et de Françoise LAGADEC Parrain : helgouarch jean Marraine : polezec francoise
baptême - 13/11/1737 - Plomodiern
GUEDES Mahouarn enfant de Milio et de Marie VIGOUROUX Parrain : le gannat mahouarn Marraine : le stir madeleine
baptême - 20/03/1738 - Plomodiern
LE BORN Mahouarn
fils de et de Marie LE BORN Parrain : BESCOU Alain Marraine : HELGOUARCH Françoise Témoin : A.LE STAGUER recteur
baptême - 01/10/1738 - Plomodiern
LE DUF Mahouarn fils de Mathias et de Jeanne LE BOENNEC Parrain : LE BOENNEC Jean Marraine : LE DUF Marie Témoin : A.LE STAGUER recteur
baptême - 02/10/1738 - Plomodiern
LE FOLL Mahouarn fils de Pierre et de Jeanne LE PAN Parrain : GOURLAN François Marraine : PAN Marie Témoin : A.LE STAGUER recteur
baptême - 03/10/1740 - Plomodiern
LOUBOUTIN Mahouarn fils de René et de Marie COGUEN Parrain : KERVELLA Jacques Marraine : LE BRETON Jacquette
Témoin : A.LE STAGUER recteur
baptême - 17/03/1745 - Plomodiern
CORRE Mahouarn enfant de Françoise CORRE et de père inconnu Parrain : me chapallain louis
baptême - 24/08/1746 - Plomodiern
LAUTROU Mahouarn enfant de Hervé et de Anne GANNAT Parrain : le gannat mahouarn Marraine : kermaidic corentine
baptême - 02/10/1748 - Plomodiern
TRETOUT Mahouarn enfant de Guillaume et de Janne FERTIL Parrain : fertil jan Marraine : mauguen marie
baptême - 29/05/1763 - Plomodiern
LE FOLL Mahouarn enfant de Yves et de Corentine QUINQUIS Parrain : le foll mathurin Marraine : le stum marguerite
baptême - 16/12/1768 - Plomodiern
LE FOLL Mahouarn enfant de Jacques et de Marie POQUET Parrain : lagadec yves Marraine : dhot janne
baptême - 02/10/1774 - Plonévez-Porzay (Manoir tresséol)
BOURVEAU Mahouarn enfant de et de Marie BOURVEAU Parrain : le saux guillaume Marraine : niger jeanne
baptême - 09/12/1775 - Plomodiern (Lescuz)
GOLCHEN Mahouarn enfant de et de Marie GOLCHEN et de père inconnu
baptême - 12/02/1783 - Plomodiern (St gilles)
GUEDEZ Mahouarn enfant de René et de Marguerite LE BERNARD
Naissance - 24/09/1823 - Plomodiern (Tilan)
BERNARD Mahouarn enfant de Laurent et de Anne LE GUEDEZ
mariage - 31/01/1701 - Plomodiern
LE BOHENNEC Mahouarn Domicilié à Plomodiern fils de Jacques
LE MAUGUEN Elisabeth Domiciliée à Plomodiern fille de Guillaume
Fiançailles - ?/01/1757 - Cast
GUEDEZ Mahouarn de Plomodiern fils de Miliau, décédé et de Marie VIGOUROUX
HORELLOU Anne de Plomodiern fille de Corentin et de Jeanne HELGOUARCH
mariage - 14/02/1757 - Plomodiern
LE GANNAT Mahouarn de Plomodiern fils de Guillaume et de Marie STYR
AUTRET Catherine de Plomodiern fille de Jacques et de Corentine LE GOURLAY
mariage - 20/02/1757 - Plomodiern
LE GUEDEZ Maouarn de Plomodiern fils de Jean et de Marie VIGOUROUX
HORELLOU Anne de Plomodiern fille de Corentin et de Jeanne HELGOUARCH
mariage - 10/05/1765 - Plomodiern
LE FOLL Mahouarn de Plomodiern fils de Pierre et de Jeanne LE PANN
DUOT Jeanne de Plomodiern fille de Yves et de Jeanne ALLAIN
Fiançailles - 26/05/1771 - Châteaulin
LE BORGNE Mahouarn de Plonévez Porzay, demeure à châteaulin
RIOU Marie de Saint Coulitz Veuve de : Jean TROMEUR
Bans - 30/05/1771 - Saint-Coulitz
LE BORNE Mahouarn de Plonevez Porzay domicilié à chateaulin
RIOU Marie de Saint Coulitz Veuve de : Jean TROMEUR
mariage - 11/01/1774 - Cast
CORR Mahouarn fils de Françoise CORR et de père inconnu
LE ROUX Anne fille de Thomas, décédé et de Jeanne CADIOU, décédée
mariage - 23/02/1775 - Saint-Nic
LE DUFF Mahouarn de Plomodiern fils de Mathias, décédé et de Jeanne LE BOENNEC, décédée, habitué à St Nic
VIGOUROUX Marie fille de Jacques, décédé et de Catherine GOURMELEN, décédée
Mariage - 10/09/1812 - Plomodiern
GUEDEZ Mahouarn âgé de 28 ans , de Plomodiern fils de René et de Marguerite BERNARD, décédée
BOSSER Barbe âgée de 32 ans , de Plomodiern fille de Jean et de Marie HORELLOU, décédée Veuve de : Jacques HEBRELLEC
Mariage - 01/01/1816 - Plomodiern
GUEDEZ Mahouarn né le 11/02/1783 à Plomodiern fils de René et de Marguerite BERNARD, décédée Veuf de : Barbe BOSSER
RICHARD Marie Jeanne née le 05/12/1788 à Plomodiern fille de François et de Marguerite LE TREUT, décédée Veuve de : Urbain HERNOT
sépulture - 24/12/1732 - Plomodiern (Kergors)
LE BOUENNEC Mahouarn âgé de 55 ans
sépulture - 23/10/1749 - Plomodiern
TRETOUT Mahouarn âgé de 13 mois
sépulture - 09/01/1765 - Plomodiern (Vallaré)
LE FOLL Mahouarn âgé de 19 mois Témoins : pierre le foll grand père, mahouarn le foll parrain, allain le gourlay
sépulture - 25/12/1768 - Plomodiern (Penchoat)
LE FOLL Mahouarn âgé de 10 jours Père : Jacques
sépulture - 19/01/1773 - Plomodiern (Bourg)
LE GANNAT Mahouarn âgé de 50 ans Conjoint : Catherine AUTRET
sépulture - 13/10/1774 - Plonévez-Porzay
BOURVEAU Mahouarn âgé de 10 jours Mère : Marie BOURVEAU
sépulture - 23/12/1775 - Plomodiern
GOLCHEN Mahouarn âgé de 14 jours Mère : Marie GOLCHEN
Décès - 27/pluv/An05 - Plonévez-Porzay (Penfrat)
LE CORRE Mahouarn Conjoint : Anne LE ROUX
Décès - 22/mess/An11 - Plomodiern (Valare)
FOLL Mahouarn âgé de 60 ans Père : Pierre Mère : Jeanne PAN
Décès - 29/pluv/An12 - Plomodiern (Kergors)
LE DUFF Mahouarn âgé de 65 ans Père : Mathias, décédé Mère : Jacquette MOREAU, décédée
Décès - 23/brum/An13 - Plomodiern (Tor ar menez)
GUEDEZ Mahouarn âgé de 66 ans Conjoint : Anne HORELLOU
Décès - 01/06/1809 - Châteaulin
QUELEN Mahouarn âgé de 71 ans Père : René Mère : Marie BORN né à PLOMODIERN, décédé à l'hospice de CHATEAULIN
Décès - 29/01/1823 - Plomodiern (Lescobet)
GUEDEZ Mahouarn âgé de 39 ans Père : René, décédé Mère : Marguerite BERNARD, décédée Conjoint : Marie Jeanne RICHARD
Décès - 12/05/1849 - Plomodiern (Lescobet)
BERNARD Mahouarn âgé de 26 ans Père : Laurent Mère : Anne GUEDEZ
Témoins dénommés Mahouarn lors de douze baptêmes et sépultures de 1702 à 1770:
baptême - 25/03/1702 - Plomodiern
LE MIGNON Anne fille de Hervé et de Jeanne JEZEQUEL
Parrain : le bohennec mahouarn Marraine : le gourlan catherine
baptême - 10/06/1705 - Plomodiern
HASCOUET Isabelle fille de Jacques et de Marie KERHASCOUET
Parrain : boennec mahouarn Marraine : guiot elisabeth
baptême - 15/01/1707 - Plomodiern
LANNUZEL Marguerite fille de Hervé et de Jeanne PERNEZ
Parrain : le boennec mahouarn Marraine : kerhascouet marguerite
baptême - 31/03/1711 - Plomodiern
MOREAU Catherine fille de Jacques et de Guillamette LE BOENNEC
Parrain : LE BOENNEC Mahouarn Marraine : MOREAU Catherine, de Saint Nic
baptême - 27/12/1717 - Plonévez-Porzay (Kerloenn)
PERSON Pierre enfant de Alexandre et de Catherine BOENNEC
Parrain : Mahouarn LE BOENNEC Marraine : Anne PERSON
baptême - 16/09/1727 - Plomodiern (Keraliou)
LE DOARE Guillaume fils de Guillaume et de Anne REFELET
Parrain : LE BOENNEC Mahouarn Marraine : LE DREAU Françoise Témoin: A.LE STAGUER recteur
baptême - 26/09/1727 - Plomodiern (Kergors)
LE DUFF Anne fille de Mathias et de Jeanne LE BOENNEC
Parrain : LE BOENNEC Mahouarn Marraine : VIGOUROUX Anne Témoin: A.LE STAGUER
baptême - 15/08/1728 - Plomodiern (Kerelec)
KERVOACH Mathias fils de Jean et de Marguerite LABASQUE
Parrain : LE BOENNEC Mahouarn Marraine : LE GOFF Marie Témoin: Jean MAUGUEN prêtre
baptême - 13/11/1737 - Plomodiern
GUEDES Mahouarn enfant de Milio et de Marie VIGOUROUX
Parrain : le gannat mahouarn Marraine : le stir madeleine
baptême - 24/08/1746 - Plomodiern
LAUTROU Mahouarn enfant de Hervé et de Anne GANNAT
Parrain : le gannat mahouarn Marraine : kermaidic corentine
baptême - 07/03/1757 - Plomodiern
FERTILL Jean enfant de Yves et de Jacquette DUFF
Parrain : le duff mahouarn Marraine : fertill marie
baptême - 25/08/1770 - Plomodiern (Gorre toulgoat)
DUOT Yves enfant de Corentin et de Marie GUILLAMOT
Parrain : le foll mahouarn Marraine : guillamot anne
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10) Mahouarn, nom d’homme chez les Celtes
Le Gaulois possède au moins trois mots pour désigner le cheval: Epos, Marcos, Caballos
Dans les langues brittoniques on retrouve ces mêmes mots : Ebeul, Marc’h, Kefel. Il faut y rajouter une quatrième dénomination : kassikâ, qui donnera en breton : ar gazeg (la jument), kezeg (les chevaux).
Il faut aussi rappeler que la bécassine en breton se dit « gioc’h » d’après son cri, la métonymie gavrig-an-hañv d’après son allure, littéralement « la petite chèvre de l’été ». Le linguiste Joseph Loth rapporte que l’irlandais « gabhar » (la chèvre) est employé dans le sens de cheval.
En ce qui concerne Marc’h, il convient de citer Fleuriot : Marc'h "cheval" est souvent écrit mar en second élément de composé. Uuiu-ho-march :: Guihomarch :: Guyomar (brave bon cheval) VBEG p. 145. (Exemple contradictoire. Evolution tardive. Cf. Guivarc'h.). P. 146 : /X/ omis aussi en position interne, surtout après r - Glemarec.
Anthroponymes avec marc'h dans le cartulaire de Redon : Marchebol (DGVB p. 154), Marccoual (cheval rapide) 124, Marcocuuet(h)en 251 (cavalier de combat) qui est synonyme de Breselmarcoc, de Catmarchoc, et Gleumarcoc, Hedrmarchuc, Damarcoc, Kenmarcoc ... Pictet a Marchoiarn (Redon 210) auprès de Conmarch.
Communément "le cheval" est désigné par un singulatif : "al loen-kezeg" (litt. "la bête-chevaux"). Cependant, en composition, nous trouvons "marc'h" avec ou sans valeur métaphorique : ur marc'h-samm, marc'h-blein, marc'h-ambilh, marc'h-kleur, marc'h-dor, marc'h-koad, marc'h-avel, marc'h-kaneller (chevalet de tisserand & blagueur), ur marc'h-labour (un travailleur acharné), ar marc'h-orgouilh (le vaniteux), etc. Il en est de même dans les expressions usuelles du type "mont war varc'h" (aller à cheval) ... où l'on fait fi du sexe. Sinon "ar marc'h" est "l'étalon". (Noter l'usage de "marc'h" en préfixe pour nommer des animaux mâles : ar marvran (le corbeau mâle)). Reste à prendre en compte - et à étudier - les particularités dialectales. Mais c'est le tableau général
Source: Koulizh Kedez écrivain et poète de langue bretonne (2018).
Notes :
VBEG Le vieux breton. Eléments d'une grammaire. Fleuriot. Klincksieck. 1964.
DGVB dictionnaire des gloses en vieux Breton, Léon Fleuriot, 1985
Je présente ci-après un extrait relatif à Marcos qui donnera pour ce qui nous intéresse le patronyme Marchoiarn (cheval de fer) également cité par Bernard Tanguy pour la commune de Plomodiern (voir plus haut).
Source : études sur les noms d’hommes gaulois empruntés aux animaux par Adolphe Pictet, Revue archéologique, 1865, volume 11 pages 109 à 123.
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11) Mahouarn dans la littérature moderne
Je présente ici une œuvre de Polig Montjarret « douze contes pour Youna » , éditée en 1999 par Coop-Breizh.
Extrait Wiki :
Polig Monjarret (° 31 juillet 1920 à Pabu, +8 décembre 2003 à Ploemeur), est un musicien, collecteur et membre du mouvement breton, créateur de la Bodadeg ar Sonerion, principale association de musique traditionnelle bretonne. Ses activités se sont aussi portées dans le développement de l'interceltisme, notamment en favorisant la création de jumelages entre des villes bretonnes et des villes irlandaises ou galloises, mais aussi en permettant des échanges culturels via son implication dans le festival interceltique de Lorient ou dans d'autres programmes.
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12) Pour le guide de la Vallée des Saints à Carnoët
Mahouarn
Variantes : Marc’houarn, Maouarn, Mahoarn, Mahorn, Marchoiarn,
Origine du nom: Vieux Breton de Marc’h, cheval et Houarn, fer
Pardon le 21 septembre
Lieux ayant un lien avec ce saint : Plomodiern, Cast, Plovez-Porzay, Le Juch, Plouvorn
Mahouarn a des chapelles, fontaines et croix qui lui sont dédiées sur le pourtour du Porzay. Au nord au Loc’h en Cast, au plus près de Châteaulin, à l’ouest à Lesvren en Plonevez-Porzay et au sud-ouest à Landanet au Juch.
Il est saint patron de Plomodiern et probablement saint éponyme de Plouvorn en Léon.
De nos jours seule l’église paroissiale de Plomodiern lui est encore dédiée et son pardon fêté.
Les autres lieux de vénération sont soit tombés en désuétude soit renommés en Saint-Magloire ou en Saint-Hervé car Saint-Mahouarn s’avérait trop « obscur » ou « local » pour une église catholique et romaine à vocation universelle.
Ce processus d’inculturation est connu pour avoir effacé le culte de nombre de nos vieux saints par un zèle de mise en conformité « idéologique ».
Le prénom de Mahouarn fut porté au moins sur deux siècles dans le Porzay surtout à Plomodiern jusqu’au milieu du 19ème siècle.
De nos jours Saint-Mahouarn est assimilé à Saint-Hervé, bien que les fêtes ne coïncident nullement, le 17 septembre pour Hervé alors que le pardon de Plomodiern se fête le 21 septembre.
Mahouarn est un nom de guerrier « Marc’h-Houarn » ou cheval de fer, cheval caparaçonné de bardes d’acier.
D’ailleurs le mot Plomodiern vient de « magu-tigernos », paroisse du « grand chef ou roi ».
Mahouarn fut donc un grand chef, protecteur de son peuple ou clan, respecté puis vénéré.
En effet en 1831, le Loc’h en Cast était encore cité comme ermitage de Saint Mahouarn. Mahouarn fait donc partie de ces hommes qui dédaignèrent le pouvoir régalien pour une vie érémétique.
Son peuple éleva chapelles, fontaines et croix monumentales pour en perpétuer le culte.
La montagne sacrée du Menez-C’hom fait partie de la paroisse de Plomodiern. Le roi Marc’h y repose, la légende l’affirme.
Mahouarn méritait bien qu’on lui dédiât une statue à La Vallée des Saints à Carnoët.
La statue :
La statue de Mahouarn le représente sur son cheval caparaçonné de bardes d’acier
L’ours symbolise Ourscamp, commune de Picardie qui accueillit en 1903, 135 personnes parties de Plomodiern pour travailler dans la filature Moritz.
Cette émigration de masse est symbolisée à l’arrière de la statue par un envol de bécasses oiseau migrateur choyé en Finistère.
De plus, en Breton, la bécasse se dit « kefeleg », ce mot signifie également « cavalier, chevalier », comme le fut Mahouarn.
A l’arrière également une ligne d’horizon symbolise les trois sommets principaux de la montagne sacrée Menez-Hom.
Hom ou auge de pierre rituelle des druides, symbolise la tombe où est enterrée le roi Marc’h.
Sur la pierre de socle une citation est gravée « Evit ma bugale aet da Ourscamp, Yac’h » c’est-à-dire : « à mes enfants partis pour Ourscamp, santé prospérité »
Les trois faces polies du bloc rectangulaire pour que le chatoiement de la lumière redonne vie à Mahouarn.
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