Louis Désiré Kerfelec peintre Lorientais [Famille Josselin]
D'ar Merc'her 31 a viz Eost 2022
Demat d'an holl,
Cher lecteur, cet article présente le peintre Lorientais Louis Kerfelec.
Si vous possédez une toile ou des éléments quant à ce peintre ou cette famille Kerfelec, s'il vous plait, appelez moi au Tél: 06.28.39.77.88 ou écrivez moi à yves.lequeffelec@cegetel.net.
Article diffusé initialement le 10/1/2015.
Mise à jour du 6/10/2019: ajout §10
Mise à jour du 8/2/2020: ajout du témoignage de Maryvonnick Le Corre au §10
Mise à jour du 31/8/2022: ajout d'un acte de 1656 montrant la signature de Françoise Queffellec
Si vous souhaitez découvrir le catalogue raisooné de ce peintre cliquer sur le lien suivant:
Louis Désiré Kerfelec peintre lorientais, partie 2 [kef Josselin]
Trugarez vras
Youenn Ar C'heveleg - YAC'H
_________________________________________________________________________________________________________________________
Pour en savoir davantage sur le blog dédié à notre patronyme, cliquer que le lien suivant:
Liste des articles du blog Queffelec a-drak
_________________________________________________________________________________________________________________________
Louis Désiré Kerfelec
sa palette:
Ce fut un grand plaisir de découvrir cette famille, et ce pour plusieurs raisons.
J'ai tout d'abord révélé que le patronyme d'origine n'était pas Kerfelec mais Queffelec (processus linguistique de cacographie).
Cette famille a ensuite montré une vitalité extraordinaire, un de leurs couples a eu 22 enfants ce qui est un cas unique et non encore égalé dans toutes les recherches que j'ai pu mener.
Cette vitalité se traduit également par le choix de métiers d'artisans indépendants et ce depuis plus de 4 siècles tant à Josselin, qu'à Malestroit puis au Faouët, à Gourin et enfin à Lorient.
Durant 4 siècles, ils ont presque tous été artisans souvent reconnus "maîtres" dans leur domaine, c'est remarquable. Très tôt les enfants comme les parents sont capables de signer les actes de catholicité.
Et enfin la cerise sur le gâteau avec Louis-Désiré peintre boucher, qui se bat avec la viande toute la semaine et qui, le weekend s'adonne à la peinture de manière totalement autodidacte, jusqu'à se faire un nom parmi les siens, ceux de la SLBA (Société Lorientaise des Beaux-Arts).
C'est tout simplement extraordinaire.
Chapeau bas Monsieur Kerfelec.
Hag trugarez vras pour la joie que vous m'avez apportée.
Youenn ar c'heveleg.
__________________________________________________________________________________________________________________________
Sources:
En ce qui concerne mes sources je ne peux à mon grand regret vous les faire connaître.
La chance m'a permis de rencontrer pendant les congés de noël dernier, un Breton aux yeux bleu ciel.
C'est à cette personne que je dois de pouvoir vous présenter les documents et photographies ci-après.
C'est grace à lui que tout n'a pas encore disparu, il a tout gardé, précieusement par amour et par respect de la belle ouvrage.
Trugarez vras aotrou "N2G" (pseudonyme utilisé dans la suite de l'article).
Cheun
__________________________________________________________________________________________________________________________
Plan de l'article:
1) Foin des Queffelec, que vivent les Kerfelec
2) Lignée patri-linéaire
3) Photos de famille et militaires
4) Une partie des oeuvres de Louis Kerfelec (toujours dans la famille)
5) Oeuvre vendue aux enchères à Lorient
6) Les expositions
7) Trois articles de presse
8) Fiches matricules
9) Epopée cycliste de Louis Kerfelec
10) Boucherie de Lorient
__________________________________________________________________________________________________________________________
1) Foin des Queffelec, que vivent les Kerfelec
La transformation du patronyme QUEFFELEC en KERFELEC est le résultat d'un processus de cacographie bien connu en linguistique.
Tout d'abord voici ce qu'en dit le célèbre linguiste Bernard TANGUY et en particulier la cacographie du "K barré" ou K/
Définition:
Le cas du "K barré" ou K/:
Je vais donc présenter ce cas de cacographie, mutation de Queffelec en Kerfelec, par le biais des actes de catholicité.
Tout d'abord la certitude que le nom est bien Queffelec vient du fait que des actes ont été francisés en "bégasse" à Josselin.
Le Français est parlé en ville par obligation: accueil de commerçants grossistes venant d'autres régions, accueil régulier de régiments de passage en Bretagne.
En particulier chez cette famille d'artisans logée en plein coeur de la cité de Josselin.
Inversement, les commerçants Bretons s'installant à Paris doivent maîtriser le patois de l'île de France.
Des Kerfelec ont été aubergistes à Paris au tout début du 19ème siècle !!!
Pour plus de détails vous pouvez accéder aux deux articles précédents par les liens suivants:
Les Queffelec maîtres artisans de Josselin
En 1631 le patronyme est transcrit en QUEFELLEC pour approcher au mieux le mot Breton:
En 1647 le patronyme est par deux fois, francisé en BEGASSE puis biffé il retranscript le mot Breton QUEFELEC:
Le 12 juillet 1656 Françoise Queffelec soeur de Yves Queffelec est marraine de Marye Guillemot, elle est dite "honorable femme, sa signature montre explicitement que cette famille se faisait appeler "Queffellec" :
Le 12 février 1689 le patronyme est encore transcrit "Queffelec":
1730 le préposé religieux utilise le K (non barré) pour remplacer "que", le papa écrit le mot Breton QUEFELEC:
1738, c'est la cacophonie le préposé religieux utilse le "K barré" et sur-ajoute "er" soit K/erfelec pour l'enfant,
puis écrit "querfelec" pour le père:
1764, la cacographie est consommée, à la fois le prêtre et le père signent "kerfelec":
___________________________________________________________________________________________________________________________
2) Lignée-patrilinéaire
Légende: ° = naissance, x = mariage, + = décès, # = date approximative
Yolande Paulette KERFELEC (° 1921, + 1998) fille de:
Louis Désiré KERFELEC x Marie Josèphe Perrine FOURNIER (° 25/4/1897 au n° 7 quai Penaroff à Concarneau, x 13/12/1921 à Paris 12ème, + Louis Désiré 23/7/1976 à Lorient, boucher, peintre, boxeur, cycliste, résistant) d'où 1 enfant, fils de:
Louis Marie KERFELEC x Isabelle Renée LE NAOUR (° 28/4/1865 à Gourin, x 29/1/1896 à Bannalec, + Isabelle 24/11/1955 à Lorient, + Louis Marie 2/8/1949 à Lorient, patron boucher) d'où 5 enfants, fils de:
Jean Marie KERFELEC x Marie Vincente MARTIN (° 4/8/1826 au Faouët, x 22/5/1858 au Faouët, + Marie Vincente 5/7/1897 à Lorient, + Jean Marie 24/7/1870 à Gourin, elle bouchère à Lorient, lui forgeron, maréchal taillandier) d'où 3 enfants, fils de:
Jean Marie KERFELEC x Marie Vincente SAVARY (° 30/5/1793 place du Bouffay à Malestroit, x 27/7/1825 au Faouët, + Jean Marie 4/11/1868 au Faouët, gendarme à cheval, sellier, cafetier, débitant de boissons) d'où 9 enfants, fils de:
Vincent KERFELEC ou QUERFELEC ou KERVELEC x Jacquette GOREL (° 12/2/1767 à Malestroit, x 30/8/1790 à Malestroit, + Jacquette 9/8/1817 au Faouët, + Vincent 16/12/1811 Grande rue à Malestroit, lui sellier, marchand de draps, elle bouchère) d'où 10 enfants, fils de:
Vincent Julien QUEFELEC (à Josselin) KERFELEC (à Malestroit) x Louise GOYAT (° 10/2/1728 à ND du Roncier à Josselin, x 5/6/1764 à Malestroit, + Louise 27/8/1823 à Malestroit, + Vincent 27 Nivôse an IX à Malestroit, maître perruquier puis aubergiste au Pavillon en 1791) d'où 22 enfants, fils de:
Mathurin QUEFELEC x Françoise GUIMAR (° 10/4/1698 à Saint Martin en Josselin, x 21/9/1723 à Ploërmel, + Françoise 8/12/1738 à ND du Roncier en Josselin, + Mathurin avant 1754, serrurier) d'où 13 enfants, fils de:
François Joseph QUEFELEC x Jeanne JOUBIN (° 25/12/1676 à Saint-Martin de Josselin, # 1697 Saint-Martin de Josselin, Jeanne 29/7/1737 à Saint-Martin de Josselin, + François Joseph 26/5/1737 à Saint-Martin de Josselin, profession ?) d'où 6 enfants, fils de:
Jan QUEFFELEC ou QUEFFELET ou KEFELET ou QUEFELLEQ x Perrine FABLET (° 28/9/1631 à ND du Roncier de Josselin, x 12/1/1676 à Saint-Martin de Joseelin, + Jan 12/2/1689 à Saint-Martin de Josselin, trésorier de la paroisse) d'où 8 enfants, fils de:
Yves QUEFFELEC ou BEGACE ou BEGASSE x Mathurine METHAIER xx Françoise MAILLARD (° # 1600 à Josselin, x # 1625 à Josselin, xx # 1640 à Josselin, Mathurine dite "honorable femme", + Françoise 14/5/1688 à ND du Roncier de Josselin, + Yves ? dit "honorable homme") d'où 5 enfants du 1er lit et 4 enfants du 2nd lit, fils de:
? x ?
___________________________________________________________________________________________________________________________
3) Photos de famille et militaires
1897, photographie de la boucherie de la Marine, sise au n° 7 quai Penaroff à Concarneau:
Louis Désiré naquit le 25/4/1897 au n°7 quai Penaroff à Concarneau, fils de Louis Marie Kerfelec x Isabelle LE NAOUR (° 28/4/1865 à Gourin, x 29/1/1896 à Bannalec, + Isabelle Renée le 24/11/1965 à Lorient, + Louis Marie le 2/8/1949 à Lorient).
Les 4 autres enfants de ce couple naquirent à Lorient, rue du Morbihan.
1897, détail de la même photographie où l'on voit les carcasses d'animaux pendre à l'extérieur de la boucherie KERFELEC:
Carte postale d'époque montre le "bassin du quai Peneroff".
On y reconnait aisément la boucherie de la Marine, les maisons et bâtiments environnants:
Isabelle Renée Le Naour maman de Louis Désiré Kerfelec, est originaire de Bannalec.
La photographie de gauche est une photo de famille, celle de droite est une photo de jeune fille de Bannalec, ce sont les mêmes coiffes.
Il est donc probable que cette personne soit Isabelle Renée LE NAOUR:
Louis Marie Kerfelec et Isabelle Renée Le Naour plus jeunes sont également représentés en médaillon d'une carte postale militaire:
Les lèvres, le menton et les pommettes de deux femmes semblent correspondre. Le côté charnue de jeune fille a cependant disparu dans la photographie précédente.
Note: la ressemblance avec Guy de Maupassant est troublante
Louis Marie et Isabelle Renée auront 5 enfants dont 4 deviendront adultes, 1 fille et 3 fils.
Les trois fils auront chacun leur boucherie, ainsi qu'une soeur de Louis Marie, Louise Anna Kerfelec (restée célibataire).
Lorient comptera donc au total et simultanément 4 boucheries Kerfelec différentes.
La famille possédait des chevaux pour trainer des voitures pour leurs commerces.
Les kerfelec faisaient les foires aux bestiaux et utilisaient des "toucheurs de boeuf" dont le métier consistait à ramener les bêtes achetées sur ces foires jusqu'à leur lieu d'abattage.
Louis Désiré était professionnel, une fois cependant, un paysan réussit à lui vendre une vache tuberculeuse. Louis Désiré dut la tuer sans la débiter.
Une perte lourde et amère car les animaux s'achetaient au prix fort.
Photographies militaires:
Louis Désiré Kerfelec à gauche et son frère Albert Jean Jacques Kerfelec à droite:
Le sabre de cavalerie, corps d'hommes particulièrement vigoureux:
Louis Désiré Kerfelec est 2ème rang, debout 2ème à partir de la gauche:
Louis Désiré Kerfelec à Tunis (en médaillon ses parents):
1918, Louis Kerfelec est assis au 2ème rang, le 3ème à partir de la gauche:
Blessé par balle à la main gauche le 2 juin 1918 à La Ferté, il fut soigné à Saint-Jean de Maurienne où il se plaignit beaucoup du froid
Louis Désiré Kerfelec en civil:
__________________________________________________________________________________________________________________________
4) Une (petite) partie des oeuvres de Louis Kerfelec
Comme vous pourrez le lire dans les extraits de presse ci-après Louis Désiré peindra toute sa vie, depuis les prémices à l'école primaire jusqu'à ses derniers jours. Il peignit considérablement.
Il exista dans la famille un autre peintre Kerfelec, mais "N2G" ne peut s'en rappeler le lien familial avec Louis Désiré. Et d'autre part, aucune oeuvre de ce second peintre ne semble avoir été conservée.
Cette toile a fait 5 expositions comme indiqué au dos du tableau:
Les croquis de la main de Yolande Paulette Kerfelec (° 1921, +1998) fille de Louis Emile Kerfelec:
Des toiles vendues, il ne reste aujourd'hui que quelques négatifs de clichés pris en noir et blanc:
Au verso: N°1 La ville close de Concarneau 1950 Finistère (Studio d'art L. Guernevé à Lorient):
Au verso: N° 3697 La Ville Close Concarneau, adressé par La Sociétét Nationale des Beaux-Arts au Salon 1957 Paris
Deux autres négatifs:
Brigneau le 2/4/1961:
La chapelle de Melrand:
__________________________________________________________________________________________________________________________
5) Oeuvre vendue aux enchères à Lorient
Oeuvre vendue fin 2014 à l'étude de Maître Dorothée Galludec à Lorient:
___________________________________________________________________________________________________________________________
6) Les expositions
Les cartes d'exposant:
Pont-Aven 1959
Grand Palais à Paris: 1950, 1951, 1961, 1966
Saintes: 1952
Galerie Royale à Paris: 1957
Les livrets des salons:
Galerie Royale à Paris: 1957 (3 pages)
Deauville: 1951 (8 pages), 1952 (3 pages), 1953 (2 pages)
___________________________________________________________________________________________________________________________
7) Trois articles de presse
Article du 5 octobre 1948 paru dans Le Liberté:
Louis Kerfelec expose au salon de la SLBA de 1948, dont les manifestations s'étaient arrêtées depuis le début de la seconde guerre mondiale.
Lire ci-dessous depuis le bas de la 2ème colonne de la 2ème page: texte dédié à Louis Kerfelec.
Article de 1951 paru dans ?:
Louis Kerfelec expose dans la crêperie Bernard sise boulevard du Maréchal Joffre, il y expose 15 toiles
On y apprend comment la passion lui est venue dès le plus jeune age et ne l'a désormais plus quitté.
Il apprit le métier en autodidacte.
Article de juillet 1958 paru dans ? :
Louis est caricaturé boucher peignant, il faut dire qu'à l'époque les carcasses d'animaux étaient ainsi exposées avant d'être débitées pour la vente (voir photographie de la boucherie de son père Louis Marie Kerfelec à Concarneau quai Penaroff):
L'article tient dans son entier dans cette page:
Pour plus de lisibilité vous pouvez cliquer sur les 4 photographies suivantes en plus gros plan
Dans cet article il est dit que Louis Désiré Kerfelec est boucher rue Carnot alors que son père Louis Marie Kerfelec s'était installé boucher rue du Morbihan lorsqu'il quitta la boucherie sise quai Penaroff à Concarneau.
___________________________________________________________________________________________________________________________
8) Fiches matricules:
___________________________________________________________________________________________________________________________
9) Epopée cycliste de Louis Kerfelec:
N2G m'a dit que Louis Kerfelec était un homme de grands talents.
Pas seulement boucher, pas seulement peintre, mais aussi boxeur et nageur.
Ce fut cependant un homme modeste, ne faisant pas étalage de ses aptitudes diverses, la trace de ses exploits sportifs a malheureusement disparu.
Je présente ci-après des articles de presse où l'on parle d'un espoir du cyclisme Morbihannais: le "jeune Kerfelec".
Je n'ai pas encore trouvé le prénom de cet homme, jeune en 1923.
Il est possible que ce soit Louis Kerfelec ou l'un ses deux frères, également bouchers, Emile Aubin ou Albert Jean Jacques Kerfelec, nés respectivement en 1897, 1904 et 1898 à Lorient.
Chose extra-ordinaire ce jeune homme Kerfelec espoir du Morbihan, fut régulièrment en compétition avec les frères Queffelec de Brest également espoir du cyclisme Breton, mais eux originaires de Brest dans le Finistère.
Lire: Francis et Charles Queffelec espoirs du cyclisme Breton
__________________________________________________________________________________________________________________________
10) Boucherie de Lorient
Bonjour,
Je vous envoie une photo représentant la maison avec la boucherie de Monsieur Kerfelec, prise juste après la guerre.
Oui, il s'agit de la maison ancienne au coin de la rue qui a échappé aux bombardements, avec la citroën devant (il est possible que ce soit la voiture de Monsieur Kerfelec mais je ne m'en souviens pas); Elle comportait la boucherie au rez de chaussée et l'appartement de Monsieur Kerfelec à l'étage.
La boucherie se trouve au coin de la rue Lazare Carnot (là où est la Traction Citroën) et de la rue de Strasbourg, dans le quartier de la nouvelle ville et dans la paroisse Ste Anne d'Arvor.
La photo a été prise par mon père de la maison familiale au premier étage.
Cordialement
Maryvonnick le Corre
Le café où Monsieur Kerfelec avait ses habitudes, et y rencontrait ses amis, se trouve un peu plus haut vers la gauche de la photo, du coté de la boucherie, en face de l'église Ste Anne d'Arvor.
Je vous en ai fait une photo actuelle dont seule la partie basse de la façade a été modifiée. Je ne désespère pas de trouver d'autres photos du quartier.
Je vous écrirai également quelques mots sur mes souvenirs de Monsieur Kerfelec, et ce avec plaisir.
Cordialement
Maryvonnick le Corre
Le 21 janvier 2020, témoignage de Madame Maryvonnick Le Corre:
Louis Kerfelec est un des habitants de la rue Carnot à Lorient dont j’ai encore le souvenir le plus vif. C’était le boucher de la famille dont il était devenu un ami proche parmi tous ceux qui fréquentaient le café d’Arvor situé en face de l’église. La rue était une petite communauté amicale ou les gens se connaissaient bien et depuis longtemps.
La boucherie qui occupait un coin de la rue était petite. Je me souviens des pièces de viande pendant contre le mur et de la petite caisse ou trônait Madame Kerfelec quand elle était encore en bonne santé.
J’allais de temps à autre chercher la viande, c’était juste de l’autre côté de la rue et il y avait peu de voitures à circuler dans la rue, je devais avoir 8-10 ans ;
L’autre souvenir que j’ai, c’est un été où Monsieur Kerfelec qui avait son petit-fils nous emmenait à la plage de Lomener avec mes frères.
Il mangeait parfois la soupe avec nous, après son veuvage, quand mon père revenait avec lui du café et à l’occasion partageait avec nous la tête de veau qu’il procurait à Maman.
Il était attentif comme un grand-père, me faisant des cadeaux à certaines occasions, comme ma communion solennelle… il était de certains repas festifs comme quelqu’un de la famille ; Mon père l’aimait beaucoup et c’était réciproque.
Nous savions qu’il peignait et exposait et nous avions chez nous quelques tableaux de lui. Il nous donnait également des coques de crabe ou des grosses pinces qu’il avait décorées de paysages marins, et que malheureusement, je n’ai pas retrouvées.
Je me souviens parfaitement du jour de sa mort. Depuis que sa santé déclinait, il disait à ses amis qu’il ne supporterait pas de perdre son indépendance et d’être à charge de qui que ce soit. Je rentrais du lycée, je devais avoir 16 ans, et j’ai vu les pompiers devant la maison dont il occupait le rez de chaussée, depuis sa retraite, J’ai tout de suite compris.
C’est sans doute la personne de cette rue Carnot où j’ai passé toute ma jeunesse jusque 18 ans qui est restée la plus vivante dans mon souvenir…
__________________________________________________________________________________________________________________________