Koulizh Kedez, un catalogue de ses oeuvres [Souche Pleyben Manoir du Birit]
D'ar Sadorn seizh warn ugent a viz Mezheven 2017
Demat d'an holl,
En avril dernier j'ai rencontré chez lui, le poète de langue Bretonne Koulizh Kedez.
L'accueil fut très chaleureux.
Koulizh m'a tout d'abord invité à prendre le café.
Nous avons discuté, parlé de l'homme, de ses vies, pas uniquement celle du poète.
Puis Koulizh m'a présenté sa maison à colombages du vieux Morlaix, adossée à même le flanc de la colline.
Au rez-de-chaussée se trouvent le salon puis la cuisine.
Tout au fond une magnifique arche de pierres taillées s'arc-boute sur le granit de la colline.
Nous avons emprunté les escaliers dont les marches ont été très joliment décorées par son épouse.
Tous les objets chez Koulizh sont beaux, comme étrangers des standards actuels.
Au rez-de-chaussée la maison s'ouvre sur une petite cour.
Et plus on monte, plus le terrain s'agrandit car il épouse la pente de la colline environnant Morlaix.
Ainsi, au dernier étage en sortant de la maison, une terrasse et un jardin ont trouvé place.
Dans cette maison, chacun a son étage, sa fille, son épouse et Koulizh.
Koulizh m'a fait entrer dans son bureau-chambre-bibliothèque et m'a aussitôt invité à m'assoir à son bureau.
Il faut dire que j'ai hésité tant le lieu est respectable.
Les murs sont couverts d'étagères et de petites bibliothèques, partout des livres.
Souvent des livres de référence de la matière Bretonne mais pas seulement, car Koulizh est ouvert à toutes les cultures.
Près de la façade, noyé de lumière, se trouve un vaste bureau couvert de dossiers, feuilles volantes, carnets, cahiers et d'innombrables petits papiers,....
En m'asseyant là, j'ai bien ressenti un lieu de travail tout à la fois baigné de plaisir, de passion, du feu qui habite Koulizh.
Koulizh m'a fait l'énorme surprise d'avoir minutieusement préparé notre rencontre.
Il avait préparé l'historique de ses oeuvres poétiques auxquelles au fil de la discussion se sont rajoutées d'autres documents d'époques antérieures de sa vie. C'est l'objet de cet article.
Après près de trois heures d'échanges, nous sommes fatigués.
Koulizh m'invite à prendre un rafraîchissement sur l'aérienne terrasse.
Nous sommes donc montés au dernier étage où la vue sur Morlaix est imprenable.
Koulizh m'a fait partager une boisson de sa création "du Champagne de fleur de sureau" !
Ne pas essayer de retenir le bouchon ce n'est pas possible.
Ne pas essayer de verser le début de la bouteille dans un verre, ce n'est pas possible également !
Une pluie fine de ce Champagne retombe sur nos têtes et c'est ainsi que débute le verre de l'amitié.
J'espère que je reverrai cet homme.
Koulizh s'est fait seul, fort de ses convictions, de son courage, de ses passions.
Acharné de travail pour la bonne cause de notre langue Bretonne, pour la Poésie.
Koulizh a déjà beaucoup fait, cependant il travaille encore pour comprendre et créer davantage.
Très respectueusement.
Trugarez vras Koulizh
Youenn Ar C'heveleg - Yac'h
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Plan de l'article:
1) Prises de notes du poète
2) Photographies de Koulizh
3) Revue Ar Men (n°12)
4) Article de Ouest France (30 juin 1988)
5) Xavier Grall, raconte son ami Koulizh (Hachette, 1977)
6) Les nouvelles littéraires (n°2519, 12 février 1976): Koulizh le Beckett Breton
7) Les revues littéraires citant Koulizh: 10 publications
8) Le catalogue des oeuvres de Koulizh: 26 publications
Pour en savoir plus sur le blog lire: Liste des articles du blog Queffelec a-drak
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1) Prises de notes de Koulizh
Koulizh transcrit ses réflexions dans des carnets, cahiers, feuilles volantes, parfois de petits papiers voire de simples flyers publicitaires:
Ses notes sont complétées de dessins et schémas.
Les textes ont des codes couleurs, la graphie est claire bien que parfois minuscule.
Quelle minutie, quel souci du détail et de la précision !
Quels savoirs !
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2) Photographies de Koulizh
Une des facettes de Koulizh, conférencier, narrateur à Toulouse, Paris...
Soirée entre amis:
Chez lui à Saint-Coulitz:
C'est lorsqu'il travaillait ses terres et soignait ses brebis que Koulizh réfléchissait à ses nouvelles.
Elles prenaient forme, depuis tôt le matin, peu à peu.
Le soir venu Koulizh couchait sur le papier ses idées, ses réflexions...
Chez lui à Saint-Coulitz:
La promotion de ses ouvrages:
La baie de Douarnenez, quelque part au Pays du Cap et en pleine méditation:
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3) Revue Ar Men (n°12)
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4) Article de Ouest France (30 juin 1988)
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5) Xavier Grall, raconte son ami Koulizh (Hachette, 1977)
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6) Les nouvelles littéraires (n°2519, 12 février 1976): Koulizh Beckett Breton
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7) Les revues littéraires citant Koulizh
1978, Le Puits de l'Ermite, n°29-30-31, le domaine poétique international du surréalisme:
1982 Gwenn ha du chez Y Lolfa:
1988, actualités des éditions en langue bretonne chez Skol:
1990 Voor een stem in het koor n°174 (édtions Swevegem Deloof):
1996 zwischen den zeilen n°7 et 8 (Sous la direction de Urs Engeler ):
Une revue de poésie et sa poétique
1998 Nʹem eus lecʹh all ebet (éditions Brugge : Kruispunt, auteur Jan Deloof):
Bretonse poëzie van de twintigste eeuw
Poème de Koulizh "Gwerz an teuzoù druz" extrait de Dev an avel paru en 1987
1998 revue Hors-Jeu n°27 Tome III Poètes de Bretagne,:
2005 Revue Europe n°913, Littérature de Bretagne:
2015 Hor Yezh n°283:
Année ? Trialog:
Traduction d'un poème de Paul CELAN:
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8) Le catalogue des oeuvres de Koulizh Kedez
1973 et 1974 Brogon et Brogon 2:
1977 Tri-barzh chez Preder:
1987, Dev an Avel chez Skrid, 83 pages:
Extrait, poème "Gwerz an teuzoù druz":
1988 Ar Fest-Noz chez Mouladuriou hor yezh (de Xavier Grall, traduit en Breton par Koulizh), 126 pages:
1990, Konchennou mamm gozh chez Skrid, 120 pages:
1991 Souflam per gwegen chez Skrid, 120 pages:
1993 Gorbl an ael chez Skrid, 146 pages:
1994 traduction d'oeuvres de Gennadi Aigi, chez Skrid:
1996, Komen gwennour chez Skrid, 199 pages:
1997 Requiem d'Ana Ac'hmatova, traduction de Koulizh Kedez (éditions Dana-An Treizher):
2000, Arvar hag aters (éditions An-Treizher):
2000, Daouzek d'Aleksander Blok (traduit par Koulizh Kedez):
2000, Ouzh eien ar gaouded (éditions An Treizher):
2005 Kas ha Lazk (éditions Skrid):
Recueil de 3 textes écrits en Hébreu et traduits en Breton par Batia Baum et Koulizh Kedez. Trois textes ayant le même thème de la déportation et du génocide lors des pogroms russes
2005 Ar Berniad & Kan war wallazhadeg (an diaoul dieub):
Traduction de Batia Baum et Koulizh Kedez
2008 Kan ar garantez hag an avel (éditions an diaoul dieub):
2008 Troioù-kaer dom lom (éditions an diaoul dieub):
2009 Strafuilh ar mor (éditions an diaoul dieub):
2009 Uzien Announ & Koulizh Kedez (éditions an diaoul dieub):
2009 e-serawen ar bed (éditions an diaoul dieub):
2012 Krefen yuzaz (éditions an diaoul dieub):
2013 Yezh va zud (éditions an diaoul dieub):
2014 Tarav (éditions an diaoul dieub):
2014 Bar Yehovoah (éditions an diaoul dieub):
Bibliographie de Koulizh incluse à l'ouvrage:
Le poème de Victor Hugo "Booz endormi" traduit en Breton par Koulizh:
Booz s'était couché de fatigue accablé ; Il avait tout le jour travaillé dans son aire ; Puis avait fait son lit à sa place ordinaire ; Booz dormait auprès des boisseaux pleins de blé.
Ce vieillard possédait des champs de blés et d'orge ; Il était, quoique riche, à la justice enclin ; Il n'avait pas de fange en l'eau de son moulin ; Il n'avait pas d'enfer dans le feu de sa forge.
Sa barbe était d'argent comme un ruisseau d'avril. Sa gerbe n'était point avare ni haineuse ; Quand il voyait passer quelque pauvre glaneuse : - Laissez tomber exprès des épis, disait-il.
Cet homme marchait pur loin des sentiers obliques, Vêtu de probité candide et de lin blanc ; Et, toujours du côté des pauvres ruisselant, Ses sacs de grains semblaient des fontaines publiques.
Booz était bon maître et fidèle parent ; Il était généreux, quoiqu'il fût économe ; Les femmes regardaient Booz plus qu'un jeune homme, Car le jeune homme est beau, mais le vieillard est grand.
Le vieillard, qui revient vers la source première, Entre aux jours éternels et sort des jours changeants ; Et l'on voit de la flamme aux yeux des jeunes gens, Mais dans l'oeil du vieillard on voit de la lumière.
Donc, Booz dans la nuit dormait parmi les siens ; Près des meules, qu'on eût prises pour des décombres, Les moissonneurs couchés faisaient des groupes sombres ; Et ceci se passait dans des temps très anciens.
Les tribus d'Israël avaient pour chef un juge ; La terre, où l'homme errait sous la tente, inquiet Des empreintes de pieds de géants qu'il voyait, Etait mouillée encore et molle du déluge.
Comme dormait Jacob, comme dormait Judith, Booz, les yeux fermés, gisait sous la feuillée ; Or, la porte du ciel s'étant entre-bâillée Au-dessus de sa tête, un songe en descendit.
Et ce songe était tel, que Booz vit un chêne Qui, sorti de son ventre, allait jusqu'au ciel bleu ; Une race y montait comme une longue chaîne ; Un roi chantait en bas, en haut mourait un dieu.
Et Booz murmurait avec la voix de l'âme : " Comment se pourrait-il que de moi ceci vînt ? Le chiffre de mes ans a passé quatre-vingt, Et je n'ai pas de fils, et je n'ai plus de femme.
" Voilà longtemps que celle avec qui j'ai dormi, O Seigneur ! a quitté ma couche pour la vôtre ; Et nous sommes encor tout mêlés l'un à l'autre, Elle à demi vivante et moi mort à demi.
" Une race naîtrait de moi ! Comment le croire ? Comment se pourrait-il que j'eusse des enfants ? Quand on est jeune, on a des matins triomphants ; Le jour sort de la nuit comme d'une victoire ;
Mais vieux, on tremble ainsi qu'à l'hiver le bouleau ; Je suis veuf, je suis seul, et sur moi le soir tombe, Et je courbe, ô mon Dieu ! mon âme vers la tombe, Comme un boeuf ayant soif penche son front vers l'eau. "
Ainsi parlait Booz dans le rêve et l'extase, Tournant vers Dieu ses yeux par le sommeil noyés ; Le cèdre ne sent pas une rose à sa base, Et lui ne sentait pas une femme à ses pieds.
Pendant qu'il sommeillait, Ruth, une moabite, S'était couchée aux pieds de Booz, le sein nu, Espérant on ne sait quel rayon inconnu, Quand viendrait du réveil la lumière subite.
Booz ne savait point qu'une femme était là, Et Ruth ne savait point ce que Dieu voulait d'elle. Un frais parfum sortait des touffes d'asphodèle ; Les souffles de la nuit flottaient sur Galgala.
L'ombre était nuptiale, auguste et solennelle ; Les anges y volaient sans doute obscurément, Car on voyait passer dans la nuit, par moment, Quelque chose de bleu qui paraissait une aile.
La respiration de Booz qui dormait Se mêlait au bruit sourd des ruisseaux sur la mousse. On était dans le mois où la nature est douce, Les collines ayant des lys sur leur sommet.
Ruth songeait et Booz dormait ; l'herbe était noire ; Les grelots des troupeaux palpitaient vaguement ; Une immense bonté tombait du firmament ; C'était l'heure tranquille où les lions vont boire.
Tout reposait dans Ur et dans Jérimadeth ; Les astres émaillaient le ciel profond et sombre ; Le croissant fin et clair parmi ces fleurs de l'ombre Brillait à l'occident, et Ruth se demandait,
Immobile, ouvrant l'oeil à moitié sous ses voiles, Quel dieu, quel moissonneur de l'éternel été, Avait, en s'en allant, négligemment jeté Cette faucille d'or dans le champ des étoiles
2015 Smouroute! Kae d'argegin (éditions vagamundo):
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